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Le voyage est une espèce de porte par où l’on sort de la réalité comme pour pénétrer dans une réalité inexplorée qui semble un rêve.
Guy de Maupassant
Merci Guy ! C’est exactement ce que je voulais dire et, ma foi, je ne sais pas s’il me reste quelque chose de bien intéressant à ajouter tellement ta synthèse brille…
Cher membre de l’humanité,
Dans cet espace tu trouveras toutes sortes de pensées relatives au voyage au sens large: des astuces pratiques qui me servent à préparer un départ, mais également des exemples qui illustrent comment je transforme mon regard sur mon quotidien pour voyager tout en restant chez moi. Dans le même ordre d’idée, c’est ici que j’expose toutes les pensées qui me viennent et que je cherche à partager.
La citation de Guy donne tout son sens à ce mélange volontairement improbable. Voici comment je la comprends…
Voyager, c’est transformer la réalité pour concrétiser un rêve. Chacun de mes voyages se résume à cela. Je suis parti à Malte, parce que je rêvais de quitter mon quotidien du jour au lendemain. Je suis parti en Mongolie, parce que je rêvais d’infini. J’ai commencé à prendre des cours de chant, parce que je rêvais de maîtriser ma voix. J’ai contacté une psy, parce que je rêvais de paix intérieure.
L’histoire ne dit pas si j’ai trouvé la paix intérieure, ni si je suis devenu un chanteur admiré de tous, ni si j’ai trouvé l’infini… Parce qu’au moment même où j’ai posé les yeux sur la steppe mongole, la réalité dont parle Guy a cessé d’être inexplorée. Lorsque j’ai pris mon premier cours de chant ou ma première séance psy, j’ai commencé à m’approprier ce que je n’avais encore jamais vécu. Le rêve devenait réalité. Ce faisant, il perdait peu à peu de sa douceur.
Mais chacun de ses moments m’a vu grandir, dans la mesure où je marchais sur un chemin dont j’avais osé dessiner le tracé. Et je n’ai pas cessé de voyager pour autant. Chaque colline dans la steppe en cachait trois autres, et dans leur ombre autant de contes que je choisissais de vivre ou d’imaginer. Autant de rêves vécus sur place, et l’émerveillement de m’être donné les moyens de les concrétiser. Autant de petits sauts dans des réalités inexplorées jusqu’alors. De même, chaque difficulté technique était une opportunité de découverte sur ma propre voix et offrait le rêve d’un jour les dépasser avec l’aisance de l’expert. Quel épanouissement que ces moments où je me suis senti progresser dans cette aisance ! Et que dire des possibilités infinies qu’offrent le voyage intérieur…
N’est-il pas intéressant de remarquer que le voyage se vit également après le retour ? Les souvenirs que j’ai de mes voyages ne sont pas ce que j’en ai réellement vécu. J’ai gardé de Malte l’impression d’avoir visité un île au passé millénaire, de l’avoir embrassée tout entière du regard, alors que je ne suis resté que trois ou quatre jours là-bas et que je n’en ai vu qu’une portion. L’île des Templiers… L’île au mille temples mégalithiques… L’évocation de ces thèmes crée l’illusion d’avoir participé à ces temps my(s)t(h)iques. Au-delà de ces louanges aux accents touristiques, les souvenirs de ma traversée de l’île d’est en ouest sont eux aussi reconstitués par ma mémoire. Loin de le concevoir comme une auto-trahison, je considère tout simplement que je continue de voyager à Malte depuis mon canapé, et ce dès que l’envie m’en prend.
C’est bien ça dont il est question ici. Transformer la réalité. Ou simplement la regarder autrement. C’est en cela qu’on peut voyager en restant chez soi.
Il ne s’agissait pas d’autre chose lorsque j’ai visité la sombrissime gare de Bruxelles-Congrès sur une pause midi. Je passais devant tous les jours en prenant le train. La vue de ce lugubre endroit avait de quoi entacher un matin entamé du bon pied. Il m’importait donc d’expérimenter moi-même l’endroit, en y projetant le rêve de devenir explorateur l’espace d’un instant. Quelle ne fut pas ma déception de constater que le quai n’était pas si esseulé qu’il ne paraissait depuis la fenêtre du train ! Il n’empêche, en ayant voyagé jusque là – au sens de Guy, bien sûr – j’ai créé des souvenirs de cet endroit qui ont à jamais transformé le regard que je lui porte. Loin de me donner une envie irrésistible d’y retourner, ce souvenir est néanmoins suffisant pour raviver l’expérience du renouvellement vécu ce jour-là. Il me permet de voyager.
Cher membre de l’humanité, je te souhaite de trouver ici des occasions de voyage, au sens commun et également au sens large. J’espère que cet endroit t’incitera à pousser des portes vers des réalités inexplorées. Bon voyage à toi !
Alors… Qui a repéré le calembour ?